LES CHATS RÊVENT-ILS D’ALLER DANS L’ESPACE ?

2017

Combinaison pressurisée pour chat, inspirée des équipements réalisés pour les premiers vols spatiaux habités par des chiens, développés par l'agence spatiale soviétique.

Cette combinaison sophistiquée faites d'assemblages de plusieurs pièces, de tuyauterie et de laçage, intrigue par sa petite taille et le corps qu'elle laisse deviner : celui d'un animal à quatre pattes. L'objet improbable se charge en paradoxe, confrontant deux mondes qui n'auraient pas dû se rencontrer : celui de l'ingénierie spatiale avec celui de l'animal. Il en ressort un d'objet à la fois insolite, drôle et effroyable au regard de l'épreuve endurée lors d'un voyage dans l'espace. Le vivant fait alors corps avec la combinaison. Sanglé, encapsulé, il est lié à la machine, devenant une partie d'un tout.

A partir d'une série d'objets reproduits, J'aborde la question des autres animaux, ou non-humains, dans les relations complexes développées autour de la présence humaine. Ma démarche se veut volontairement déroutante, cherchant un angle singulier d'où poser une nouvelle façon de penser l'autre. En reproduisant des artefacts issus des sciences et du patrimoine culturel, dont l'animal est sujet, j'interroge la place qu'occupe le non-humain dans nos sociétés et les modes de relations qui se sont établit comme la prédation, la symbiose, le mutualisme, ou le parasitisme. Il en ressort une collection de curiosités hétéroclites découvert au cours de mes recherches : une combinaison spatiale pressurisée pour chat, des nids d'oiseaux fait de déchets domestiques, des dispositifs mécaniques de tests d'intelligence des corvidés, un parachute pour pigeon messager etc. Ces artefacts chargés de signifiants et de paradoxes, en deviennent des symboles, des icônes, des marqueurs sociaux culturels, à la fois témoignage des révolutions scientifiques et philosophique, et photographie de la psyché humaine qui tente de comprendre sa place au sein du vivant.